TENDANCEUR MODE
Formation : Prévisionniste MODE
LEÇON 2 : DÉFINIR UN CONTEXTE SOCIO-ÉCONOMIQUE
A - MÉTHODES D’ANALYSES
A.1 - INTRODUCTION
Pour définir une tendance, nous allons analyser comment un contexte économique influence les esthétiques et donne les tendances d’une période donnée. Il s’agit d’une véritable enquête au cœur d’une époque pour mesurer l’importance des interactions entre l’air du temps et son application cosmétique sur les objets du quotidien.
Nous allons nous appuyer sur un exemple vieux d’un siècle, les années 1920, riches en transformations économiques, sociétales et stylistiques.
Notre méthodologie d’analyse partira des indices esthétiques aux faits historiques, sociaux et économiques.
Il est en général plus aisé d’observer les influences socio-économiques sur la mode féminine que sur la mode masculine, c’est pourquoi nous allons prendre essentiellement des exemples féminins.
A.2 - ANALYSES FORMELLES
Le premier type d’analyse possible (et le plus simple) est l’analyse formelle. Commençons par analyser concrètement ce que l’on voit, ce qui nous permet de dater les images.
A.3 - ANALYSES DE SINGULARITÉ
Pour mieux comprendre l’unicité de cette mode et de cette période, regardons les périodes précédentes et les périodes suivantes :
1910
Le costume féminin est simplifié par rapport au XIXe siècle : la silhouette est toujours cambrée, en « S », la poitrine généreuse, les bijoux voyants et la coiffure sophistiquée.
1920
La période des années 1920 constitue une transition
intéressante entre une féminité « bridée » dans sa liberté de mouvement à la fin du XIXe - début du XXe siècle et une féminité qui arbore des vêtements plus simples et pratiques, voire masculins, annonçant un processus d’émancipation progressif de la femme et son affirmation dans la société
1930
Si les robes restent de rigueur, il existe les premiers signes du port de pantalon chez la femme. Long et large, il annonce un style féminin-masculin qui perdurera pendant la guerre.
A.4 - ANALYSES DU CONTEXTE ESTHÉTIQUE
L’analyse du contexte esthétique est intéressante aussi car elle permet d’identifier plus facilement une époque d’une autre.
Nous allons maintenant observer l’environnement stylistique de cette période en termes de design, d’architecture, de mobilité...
Nous sommes au paroxysme du mouvement Art Déco, un mouvement qui valorise les formes géométriques, graphiques, architecturées, conceptuelles et modernes pour l’époque. Il succède à la période Art Nouveau, dite « art nouille » pour la mollesse des formes organiques et son ornementation inspirée de la nature.
A.5 - ANALYSES DU CONTEXTE HISTORIQUE
Nous continuons notre enquête en nous attardant sur les faits historiques qui ont marqué la période et ont pu orienter les valeurs de l’époque.
C’est une période de « trêve », d’insouciance, située entre deux périodes clés : la fin de la guerre 14-18 et la crise de 1929. C’est une période de (re)construction : on reconstruit les dommages de la guerre.
Peintres et artistes ont envie de faire table rase du passé et d’inventer un nouveau langage plastique, élancé, géométrique, urbain, montrant la puissance créatrice et conceptuelle de l’humain.
C’est aussi l’avènement du mouvement surréaliste, le début de l’électroménager, du music-hall, de la culture populaire, du cinéma...
A.6 - ANALYSES DU CONTEXTE ÉCONOMIQUE
Il est aussi intéressant de s’intéresser au contexte économique, qui peut avoir, nous le verrons, un impact non négligeable sur la mode.
La période est économiquement favorable, comme souvent après des périodes de guerre.
Le plein emploi est assuré par le besoin de reconstruire les zones sinistrées, par le progrès et les innovations techniques, par l’augmentation de la productivité et par la hausse du pouvoir d’achat.
De nombreux produits stimulent les échanges économiques : radio, automobile, aviation, pétrochimie, électricité.
L’accès à l’électricité favorise le développement des usines et de l’industrie. La bourse s’envole jusqu’à son krach en 1929.
A.7 - ANALYSES DES VALEURS DE L’ÉPOQUE
Il est important de noter les évolutions des moeurs. Parle-t-on d’ouverture ou, au contraire, d’un retour de la pudibonderie ?
Aux pénuries de la guerre succède l’abondance, à l’enlisement dans l’effort de guerre on préfère la libération des corps et des esprits, à l’épouvante mortifère de la Grande Guerre on choisit l’exubérance de la fête !
Les femmes commencent à s’émanciper, notamment par la mode et les activités sportives. Paul Poiret enlève les corsets, Chanel assouplit les tissus, et Schiaparelli insuffle un vent de fantaisie.
A.8 - PERSONNALITÉS QUI ONT MARQUÉ L’ÉPOQUE
Certaines conjonctures permettent à des personnalités d’émerger et de marquer leurs époques. Elles réussissent car elles arrivent à capter l’air du temps et à faire des propositions esthétiques qui sont attendues, consciemment ou inconsciemment, par les consommateurs.
GABRIELLE CHANEL (1883 - 1971)
Dès les années 1910, elle propose des chapeaux à contre-courant de la mode des élégantes ; les formes sont simples, épurées alors que la mode est à la sur enchère d’ornementation. Petit à petit, elle impose un style confortable et chic, très simple et sans taille, pour libérer le corps des femmes comme le couturier Paul Poiret l’avait déjà amorcé en supprimant les corsets. C’est après la Première Guerre Mondiale que la Maison Chanel pourra se déployer et connaître le succès qu’on lui connait.
A.8 - CONCLUSION
Revenons sur notre analyse initiale des silhouettes féminines typiques de l’époque et révisons-la à la lumière des éléments nouveaux de notre enquête.
1. UNE PÉRIODE ÉCONOMIQUE FASTE
Les moeurs se relâchent, les libertés individuelles se développent.
Les jupes raccourcissent.
2. UNE DEMANDE POUR UN MONDE NOUVEAU
Après des périodes « noires », les individus expérimentent de nouveaux codes. La coupe garçonne, osée, est ainsi progressivement acceptée.
3. UNE ÉPOQUE D’ACCÉLÉRATION TECHNIQUE
Industrie, automobile, électricité : les activités de l’époque visent la mobilité et la puissance. Les silhouettes sont fluides ; on favorise la liberté de mouvement.
4. LES FEMMES S’ÉMANCIPENT
Droit de vote en Angleterre, audacieuses... les femmes s’affirment.
La silhouette est légèrement plus masculine, en « I », avec les attributs de la sexualité féminine gommés.
Il est donc important de prendre en compte le fait que la mode et les tendances sont une expression esthétique et comportementale qui se matérialise en réaction aux événements de la période observée.
B - QUELQUES RÈGLES
B.1 - LA LOI DE L’OURLET
La loi de l’ourlet, élaborée par George Taylor en 1926, établit que plus l’économie est bonne, plus les jupes raccourcissent.
Les femmes, ayant un pouvoir d’achat plus fort, pouvaient ainsi acheter des bas de soie et découvrir leurs jambes. Après la crise de 1929, les jupes ont rallongé drastiquement, jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Deux chercheurs de l’Econometric Institute de l’université de Rotterdam ont affiné cette étude après avoir remarqué que les jupes étaient extrêmement courtes en 2010 alors que la crise économique battait son plein.
Ces deux chercheurs ont donc comparé l’évolution de la hauteur de l’ourlet à la conjoncture économique américaine, mois par mois, de 1921 à 2009. Leur étude, publiée en 2010, révélait que « l’économie influence la hauteur de l’ourlet durant trois ans environ. Ainsi, c’est parce que l’économie était florissante en 2007 que les jupes sont présentement courtes ». Cependant, étudier la longueur des jupes pour prédire l’avenir de l’économie n’apporte malheureusement aucune pertinence.
LES GRANDES ÉTAPES
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la pénurie de tissu est encore présente; malgré tout, en 1947, Christian Dior monte sa maison de couture et présente sa collection « New Look » : des silhouettes en forme de fleur, généreuses et novatrices pour l’époque.
Ces robes nécessitent 40 à 80 mètres de tissu pour leur confection. Il est dit que les industriels préfèrent rallonger leurs robes pour utiliser plus de tissu en temps de crise économique ; ils jouent sur l’effet prix par produit plutôt que la création de robes courtes dont le plus faible prix de vente sera répercuté sur le volume pendant les périodes fastes.
B.2 - LES LANCEMENTS POLITIQUES & ÉCONOMIQUES
Dans le passé, il est arrivé que des dirigeants aient imposé des règles en matière de mode pour relancer l’économie, volontairement ou involontairement.
L’ÈRE MEIJI ET LA MODERNISATION DE L’INDUSTRIE TEXTILE
Pendant l’ère Meiji au Japon, le gouvernement a initié des réformes économiques pour moderniser le pays. Ces réformes comprenaient des politiques de soutien à l’industrie textile, telles que des subventions et des incitations fiscales, pour encourager la production locale de tissus et de vêtements. En parallèle, l’empereur et le gouvernement ont promu l’utilisation de textiles nationaux dans les vêtements traditionnels japonais, stimulant ainsi la demande intérieure. Cela a conduit à la modernisation de l’économie du pays, avec une augmentation de la production de kimonos et d’autres vêtements traditionnels japonais.
MARIE-ANTOINETTE ET LE COTON
La robe dite « à la Reine » a fait scandale en 1779 car jugée trop négligée et déshabillée. Pourtant, les courtisanes et bientôt les femmes du monde vont l’adopter, lançant involontairement la croissance de l’industrie du coton.
NAPOLÉON BONAPARTE & LA BRODERIE
Alors que les tisserands et brodeurs de Lyon, en France, voient leur activité péricliter, Napoléon impose une étiquette stricte pour paraître à la cour et relance les commandes des industries lyonnaises.
B.3 - CONCLUSION
Ainsi, nous venons de voir comment les tendances de la mode sont influencées et propagées par les contextes socio-économiques et politiques à travers l’histoire.
1.
LOI DE L’OURLET
Proposée par George Taylor en 1926, elle montre que les jupes raccourcissent en période de prospérité (années 1920, Trente Glorieuses) et s’allongent lors de crises économiques (1929, années 1970), bien que cette relation ne soit pas prédictive de l’avenir selon les recherches.
2.
LANCEMENTS POLITIQUES ET ÉCONOMIQUES
- Ère Meiji (Japon)
Les réformes ont modernisé l’industrie textile avec des subventions et ont promu les textiles nationaux. - Marie-Antoinette
La robe «à la Reine» (1779) a stimulé l’industrie du coton. - Napoléon Bonaparte
Il a imposé une étiquette stricte, relançant les industries lyonnaises.
C - LA CRÉATION D’UNE TIMELINE
C.1 - L’ÉTUDE DE LA MODE VS LES ÉVÉNEMENTS MARQUANTS
Il peut être intéressant de mettre en parallèle les évolutions des tendances esthétiques et comportementales avec des événements sociaux, économiques et politiques. Nous allons voir comment créer un tableau qui peut faciliter cette grille de lecture.
C.2 - EXEMPLE D’UNE TIMELINE
PREMIÈREMENT
Inscrivons les grands événements marquants, ici économiques, sur la période de temps que nous voulons observer. Nous nous concentrerons sur les événements qui ont touché de près ou de loin les générations contemporaines.
DEUXIÈMEMENT
Ajoutons les événements sociétaux qui ont caractérisé les époques. Nous allons analyser les attentes sociales de l’époque.
TROISIÈMEMENT
Indiquons sur la ligne du temps les marqueurs forts de la mode. Cela peut également inclure des aspects de design, de l’alimentation, du sport ou tout autre élément nécessitant d’être étudié.
Une fois les éléments de la ligne du temps placés, il est également intéressant d’étudier ce que les différentes générationsont vécu pour mieux comprendre leurs goûts et leurs comportements d’achat.
D - ÉTUDE DE QUELQUES SILHOUETTES
D.1 - PRENDRE EN COMPTE LES SILHOUETTES DANS LA TIMELINE
Pour mieux saisir les codes de la mode d’une époque, il est intéressant de la replacer dans son contexte en tenant compte du cadre socio-économique de la période observée.
Il existe bien sûr des tendances et des contre-tendances au sein des mêmes périodes, surtout après la Seconde Guerre mondiale, lorsque la jeunesse s’exprime à travers la mode et l’avènement du prêt-à-porter.
Nous allons donc sélectionner les looks les plus marquants des décennies allant des années 1950 à aujourd’hui, en sachant que cette liste n’est pas exhaustive par rapport à l’histoire de la mode.
D.2 - ANNÉES 50
Après la Seconde Guerre mondiale, les femmes, dont certaines avaient contribué à l’effort de guerre dans les usines, retournent pour certaines dans leur foyer.
Elles y retrouvent le rôle de la ménagère parfaite ; les médias les présentent comme des femmes épanouies, bonnes mères et bonnes épouses.
Les silhouettes sont ultra-féminisées ; elles doivent être séduisantes pour le sexe opposé, qui incarne le dur labeur et la puissance économique.
On reste formel, avec des accessoires assortis.
D.3 - ANNÉES 60
Après une période de reconstruction, on se projette enfin dans l’avenir. On imagine des vies futures, voire extraterrestres, avec les premiers voyages dans l’espace.
Les créateurs emblématiques de l’époque, comme Paco Rabanne et Courrèges, créent des silhouettes futuristes et modernes, avec des touches de métal et des tissus costauds pour maintenir une ligne en « A ». Ils suivent la mode courte de la fameuse mini-jupe lancée par Mary Quant. On cherche à exprimer un esprit jeune et novateur.
D.4 - ANNÉES 70
En plein mouvement hippie, la jeunesse rêve d’une vie en communauté, d’échanges libres, sans argent, et d’une meilleure connexion avec la nature. C’est le temps des voyages physiques comme psychédéliques, l’avènement du glam rock et de l’envie de jouissance sans entrave.
La mode hippie puise son inspiration dans les contrées stars de l’époque : Inde, Iran, Afrique du Nord.
Les tenues sont fluides, comme des caftans. Les imprimés sont psychédéliques, inspirés de l’Iran (paisley) ou encore de la nature avec la mode du flower power.
D.5 - ANNÉES 80
Le monde du travail s’organise et se professionnalise avec le boom du commerce mondial. On assiste à la montée du secteur tertiaire, à l’augmentation des emplois qualifiés, et de nombreuses femmes arrivent sur le marché du travail, par envie ou par nécessité d’apporter un complément de salaire au foyer.
Les codes du travail et de la garde-robe masculine investissent le prêt-à-porter féminin. Les symboles de pouvoir s’expriment à travers des épaules larges, des tailleurs courts et des talons hauts. Parallèlement, les tenues de sport expriment aussi cette période riche en activité en dehors des heures de bureau.
D.6 - ANNÉES 90
On assiste à une « accélération » du monde ; les crises rendent les rapports sociaux plus durs. Il y a la montée des contre-cultures, avec notamment l’avènement du mouvement grunge, et d’un autre côté, la montée de la frivolité pour masquer la dureté des inégalités sociales.
Les États-Unis exercent une forte influence sur la mode des années 90, poussée par l’implantation des marques locales dans le monde (Nike, Timberland, Schott, Levi’s, etc.). Les silhouettes puisent leur inspiration dans la pop culture et les sous-cultures, avec leurs codes décontractés : le casual wear est né.
D.7 - ANNÉES 2000
Le culte de l’image se développe avec la démocratisation des réseaux sociaux et l’accessibilité aux appareils numériques. On assiste au culte de l’individualité, du corps, de la liberté des choix, et au début de la légalisation du mariage homosexuel.
Malgré les inégalités sociales grandissantes, l’industrie du luxe et les stars adoptent une attitude « porno chic » : la sexualité s’affiche sans complexe, avec des corps fins et musclés. Les styles deviennent hybrides, on assiste à la fin du total look et au début du mix’n’match pour une expression plus individuelle de la mode.
D.8 - ANNÉES 2010
Consommer moins mais mieux : nourriture saine et bio, cours de yoga et méditation s’immiscent dans le quotidien des urbains. La consommation devient un acte militant et engagé.
Après le phénomène « Me Too* » et les menaces terroristes, les baskets et le style sportif, moins féminin, deviennent la norme.
D.9 - ANNÉES 2020
L’essor du télétravail transforme les habitudes vestimentaires, favorisant des vêtements confortables et fonctionnels. La durabilité devient centrale, avec une préférence pour des matériaux écologiques et des marques éthiques.
Avec l’accent croissant sur la santé mentale, les tenues de détente et l’athleisure gagnent en popularité, intégrant style et bien-être.
D.10 - CONCLUSION
Comprendre les codes de la mode nécessite de les replacer dans leur contexte socio-économique. Les tendances et contre-tendances coexistent, surtout après la Seconde Guerre mondiale avec l’avènement du prêt-à-porter. La mode évolue constamment, reflétant les changements sociaux et économiques de chaque époque.
E - EN CHINE
E.1 - LA MODE, UN SOFT POWER
La Chine a une place spéciale dans l’industrie de la mode aujourd’hui.
Non seulement le pays est « l’usine du monde » dans bien des secteurs, mais avec ses 1,4 milliards d’individus, le pays dispose d’un marché intérieur qui se suffit à lui même.
Les marques internationales, notamment les marques de luxe, se disputent les parts de marché sur ce territoire juteux.
Aussi, de nombreuses usines locales passent le pas de la production pour autrui en créant leur marque propre.
Nous allons voir comment le marché à évolué avec notre timeline et comment les nouvelles générations chinoises s’approprient la mode comme un « soft power ».
E.2 - TIMELINE CHINE
E.3 - ÉPOQUE MAO
L’influence de Mao Zetong règne sur la Chine de 1954 à 1976.
Avec sa révolution culturelle, il impose des codes vestimentaires stricts, sans ostentation.
Le maquillage comme les teintures pour cheveux sont jugés « bourgeois » et donc décadents. Ils peuvent être pénalement sanctionnés. Les tenues sont inspirées des vêtements ouvriers. Ils marquent tout l’effort d’une nation pour construire un nouveau pays. Elles sont similaires pour l’homme et pour la femme.
E.4 - ÉPOQUE DENG XIAOPING
Deng Xiaoping arrive au pouvoir en 1978. Il quittera la tête du parti communiste en 1992.
Sa politique ouvre les frontières de la Chine; les importations mais surtout les exportations se multiplient.
En 1979, le couturier Français Pierre Cardin organise un défilé à Beijing. C’est le début de l’influence occidentale, des jeans et des premières implantations de couturiers de Haute Couture, comme Valentino.
Si les jeans et les influences Américaines, Taïwanaises et Hong-Kongaises arrivent en force, la vision de la mode femme se fait plus glamour et hollywoodienne.
La plupart des femmes nées après 1976 sont pour la plupart encline à porter des jupes / robes pour marquer une époque nouvelle et la fin de l’ère du pantalon ouvrier.
E.5 - ÉPOQUE XI JINPING
Xi Jinping a eu son mandat en 2013. Si la Chine reste communiste, l’ouverture des frontières en font un terrain propice au commerce.
La mode est utilisée par les chinois pour s’exprimer, pour marquer leur personnalité et leur individualité ; si pendant plusieurs décennies les chinois avaient peur de se différencier, aujourd’hui la jeunesse a peur du conformisme !
La Chine reste une grande consommatrice de mode et de produits de beauté ; l’apparence reste très importante dans la société chinoise.
E.6 - UNE JEUNE GÉNÉRATION COMPRIMÉE
Malgré une forte pression sociale, dont les parents sont souvent les garants, les jeunes cherchent à s’émanciper.
Les plus progressistes arrivent à faire fi des attentes familiales et d’autres sont tiraillés entre leurs envies de faire plaisir à leurs aînés et leurs véritables vocations.
Cependant, tous arrivent à s’exprimer plus facilement par leur style que par leurs choix de vie, ce qui donne une mode très expressive plébiscitée par les jeunes Chinois.
E.7 - ÉVOLUTION STYLE
En 30 ans, la mode Chinoise est passée d’une expression d’appartenance à une expression statutaire, à une expression individuelle.
F - TENDANCES CONTEMPORAINES
F.1 - TENDANCES PROMOSTYL PRINTEMPS - ÉTÉ 2026-2027
Exemple d’une application d’un contexte socio-économique contemporain sur les tendances design et les tendances de mode avec un thème de notre Cahier Femmes Printemps - Été 2026.
F.2 - INSPIRATIONS
Nous nous inspirons ici de la transformation d’une rébellion optimiste en une garde-robe joyeuse, où motifs spontanés et touches pop art s’entrelacent. Les imprimés floraux naïfs et les motifs à carreaux se marient avec un denim vibrant, jouant sur des déconstructions ludiques pour créer une palette artistique et fantaisiste.
Deuxième inspiration : une esthétique créative et joyeuse, où un mélange éclatant de textures, de motifs et de couleurs incarne une expression libre et insouciante. Les marques puisent leur inspiration dans les micro-communautés, adoptant une approche artistique et vibrante de la mode, favorisant ainsi l’authenticité et la diversité des styles.
F.3 - CATÉGORIE DE CONSOMMATEURS
S’inventer et se réinventer sans cesse. Identité, famille, âge, travail, éducation : les normes sociales traditionnelles ont du plomb dans l’aile. La jeunesse ouvre de nouvelles pistes identitaires et proposent de nouvelles manières de se définir, loin des normes figées, créant de nouveaux modèles inédits, hybrides, en mouvement. On insiste aussi sur les différentes personnalités qui coexistent, digitales ou réelles.
F.4 - GAMME DE COULEURS
La partie créative prend en compte les inspirations sociétales ; nous parlons de diversité qui se réfléchit dans la gamme de couleur avec des teintes hétérogènes ; des froids, des chauds, des denses, des pastels, des brillants, des mates, des coloris « digitaux »...
F.5 - DESIGN
Dans la lignée de ces envies de diversité, on s’attarde sur des produits hors-normes, qui ne sont pas calibrés ou produits en série. Ils apportent surprise et détournements ; ces objets plaisent car ils sont inattendus et revisitent, souvent avec humour, les codes de leur catégorie.
F.6 - RETAIL
Idem, dans le retail, on s’attarde sur des meubles réalisés sur-mesure, qui ont leur propre personnalité avec leurs formes et couleurs narratives. Les
décors sont joyeux, loin des arts et normes académiques.
F.7 - MODE
En application créative, les silhouettes reprennent l’idée d’identité multiple, d’avatars digitaux ainsi que de design hybride par des mélanges de codes en tous genres.
SILHOUETTE 1:
Un ensemble décontracté composé d’une jupe en denim bicolore avec une fente à volants et d’un sweatshirt décontracté en jersey aux couleurs audacieuses et contrastées.
SIHOUETTE 2 :
Pantalon en denim décontracté, associé à une chemise en coton coupée courte, avec un imprimé à carreaux et un dégradé de couleurs.
SIHOUETTE 3 :
Une veste en tweed audacieuse portée sur un haut en tricot à manches courtes et une jupe en crochet à taille haute avec un ourlet à franges.
SIHOUETTE 4 :
Ensemble urbain décontracté en satin, avec un imprimé patchwork élégant aux
couleurs vives.
F.8 - RÉCAPITULATIF
En application créative, les silhouettes reprennent l’idée d’identité multiple, d’avatars digitaux ainsi que de design hybride par des mélanges de codes en tous genres.